Kimagure Orange Réflexion 36 : Izumi Matsumoto (partie 3)
Mise à jour du 08 Juillet 2014 |
Les fans de KOR de la péninsule Ibérique sont des chanceux. Ils ont pu accueillir Izumi Matsumoto en Octobre 2010 lors de la XVIème Convention du Manga de Barcelone. Juan José C. alias "Chibisake" fait partie de ces fans passionnés de KOR qui ont pu l'approcher et lui parler. Sur son blog intitulé "Ramen para dos" ("ramen pour deux"), il a permis au Maître mangaka de s'exprimer sur son œuvre et son actualité. La page originale en langue espagnole de cette interview est consultable ici. Le blog espagnol a également fait un dossier de qualité sur la biographie d'Izumi Matsumoto.
Remercions Juan José C. d'avoir permis au site KOR Music Hall de traduire cette interview en français et d'utiliser les clichés qui l'accompagnaient. En bonus, il y a aussi la traduction de la conférence qu'il a eue avec les fans Espagnols lors de la Convention de Barcelone.
Merci à vous pour votre indulgence pour la qualité de la traduction française pouvant recéler des erreurs résiduelles.
CyberFred
Janvier
2011
Capricieuse entrevue avec Izumi Matsumoto
Publiée sur
le blog Ramen Para Dos le 8 Décembre 2010
Avec l'aimable autorisation du
site "Ramen Para Dos"
Izumi Matsumoto, auteur de Kimagure Orange Road, considéré comme la Bible pour les jeunes des années 80 - est l'une des personnalités les plus célèbres du monde du manga. Il a assisté au XVIème Salon du Manga de Barcelone. Le Prince des triangles amoureux, a mesuré avec enthousiasme l'idée de se rendre en Espagne pour dédicacer son travail et rencontrer tous ses fans, en plus de recevoir de la part des organisateurs un prix d'appréciation en tant qu'auteur.
Avec M. Okada, rédacteur en chef de la Shueisha, le Maître a eu le temps d'accorder une interview à Ramen Para Dos, avec l'aide d'un traducteur, Marc Bernabé. Il a démontré être une personne aimable, humble et sincère. Le résultat de cette bonté était le temps supplémentaire (avec la permission de l'organisateur de l'événement), qu'il nous a accordé en prolongeant l'entretien de quelques minutes. Il est également vrai que certaines questions sont restées dans les tuyaux, et n'ont pas pu être posées par manque de temps, mais ce fut une expérience enrichissante, accompagnée de beaucoup de nos rires à tous.
Interview
: José Juan C. ' chibisake '
Transcription : Diana C. ' Didi ' et José Juan C. '
chibisake '
Photos : León José '
Leo '
Tout d'abord, nous échangeons avec Matsumoto nos meishi, qui, comme au Japon, permettent de faire les présentations avec les cartes de visite. Affichant sa cusiosité, il a posé des questions sur le blog et son contenu, ce qui entraîna une brève conversation de quelques minutes. "Ramen Paradise ?", s'est demandé Matsumoto en riant et esquisçant un sourire à ceux qui étaient présents.
Ramen Para Dos (RP2) : Bonjour, Maître, au nom de Ramen Para Dos et de tous vos fans, nous tenons à vous remercier pour le temps précieux que vous nous avez accordé. Personnellement, je dois avouer que je suis un grand admirateur de votre personne et votre travail.
Izumi Matsumoto (IM) : Oh, je vous remercie beaucoup !
RP2 : Avant d'aborder le manga en tant que profession, vous rêviez de débuter dans le monde de la musique. Quand avez-vous compris que votre objectif réel n'était pas la musique, mais le manga ?
IM : Quand j'étais étudiant j'avais deux passions : l'une a été la musique et l'autre le dessin. Pour moi, les deux m'exitaient de manière équivalente, mais vint le moment où je devais choisir l'un de ces deux chemins. Un peu hésitant, je pensais que la musique serait mon destin, mais par la suite, j'ai changé de cap et me suis engagé dans la voie du manga.
M. Okada (à Matsumoto) : Plus précisément, pourquoi ? Comment avez-vous décidé de devenir mangaka ?
IM : A ce moment-là, la Shonen Jump accordait des prix mensuels dans lesquels chaque mois on choisissait des gagnants. J'ai décidé de présenter une histoire, et le mois suivant j'ai été récompensé. Ceci m'a encouragé à me consacrer professionnellement au manga.
RP2 : Précisément le travail récompensé était Live ! Tottemo Rock'n'Roll ?
IM : En fait, j'ai fait mes débuts avec mon prochain livre ... euh ... lequel était-ce ?
RP2 : Milk Report ?
IM : Oh oui ! C'était celui-là (rires) Mais oui, vous en savez plus que moi. Live ! Tottemo Rock'n'Roll est antérieur.
Chibi (Rires) : Celui qui a reçu le prix ?
IM : Le prix a été remporté par Milk Report ... Oups, désolé, mais non (rires). Okay, vous avez raison, il a été remporté par Live ! Tottemo Rock'n'Roll. Cela fait tant d'années maintenant que je m'en souviens à peine (rires). Live ! Tottemo Rock'n'Roll a remporté le prix et m'a aidé à me présenter dans cette profession. En fait, j'ai été reçu après avoir terminé au deuxième rang, et Milk Report a été l'histoire qui m'a officiellement fait débuter comme dessinateur de mangas.
"Madoka fut le premier personnage "tsundere" de l'histoire du manga"
Chibi : En parlant de Live ! Tottemo Rock'n'Roll, c'est une histoire courte très axée sur la musique. Vous avouez être un grand fan de rock progressif britannique et de groupes comme Genesis. Pourquoi le rock à cette époque ?
IM : Genesis a été très en vogue à cette époque parmi les jeunes du Japon. Je me souviens que c'était ce qui était écouté par les étudiants de Chugakko et Kotogakko. Aujourd'hui, j'aime encore beaucoup Genesis.
RP2 : Et Phil Collins, non ? (Rires).
IM (Enthousiaste) : Oui, Phil Collins !
RP2 : Revenons à Live ! Tottemo Rock'n'Roll, nous y voyons un personnage qui non seulement partage le nom de Madoka de Kimagure Orange Road, mais aussi son physique. Vous avez déjà dit que ce personnage était basé sur l'actrice Américaine Phoebe Cates et l'idole et actrice Akina Nakamori. Pourquoi ces femmes et pas d'autres ?
IM : J'aime beaucoup l'apparence physique de Phoebe Cates. C'est mon idéal féminin aux longs cheveux noirs. Madoka est en fait la traduction en japonais de Phoebe. Quant à Akina Nakamori, j'aime aussi son apparence physique, mais ce qui m'a attiré le plus quand j'étais jeune, c'était sa nature rebelle, agressiven et un peu sauvage. Cette combinaison de physique et de caractère a conduit à Madoka Ayukawa.
M. Okada : En outre, Madoka a été le premier personnage " tsundere " de l'histoire du manga.
RP2 : L'étape préalable à Kimagure Orange Road est remplie d'œuvres qui touchent à la musique, mais qui marquent également le moyen de vous aider à atteindre votre célèbre manga. Pourriez-vous détailler exactement ce que sont ces œuvres ?
"Si
mon idéal féminin aux longs cheveux est Madoka,
celui au cheveux courts serait
Hikaru."
IM : La première est Live ! Tottemo Rock'n'Roll. Grâce à cette oeuvre et à ses influences précédemment mentionnées naquit le nom et le caractère rebelle de Madoka. Ensuite, il y a Panic in Orange Avenue qui est une sorte de prototype de Kimagure Orange Road dans le sens où les personnages sont déjà bien définis, et l'histoire est une comédie romantique tout à fait semblable. En outre, la protagoniste est appelée Hikaru, bien qu'elle ait pratiquement le physique de Madoka. Ces deux œuvres seraient à l'origine de Kimagure Orange Road.
RP2 : Il y a une œuvre préalable appelée Spring Wonder, dans laquelle deux enfants développaient des capacités psychiques quand ils se tenaient la main. Ce n'est pas aussi un prototype de Kimagure Orange Road ?
IM (surpris) : Ah ! Comment savez-vous ? Je ne m'en souvenais pas (rires) Oui, cela faisait également partie de l'origine de Kimagure Orange Road. Je l'ai fait pour préparer une série pour Shonen Jump, mais il a été rejeté. Et juste après ce fut la naissance de Kimagure Orange Road.
RP2 : Mettons carrément l'accent sur Kimagure Orange Road. Vous avez admis que Madoka est inspirée par votre idéal féminin. Peut-on dire que Hikaru Hiyama est également basée sur un type de femme idéale ?
IM : Effectivement. Si mon idéal féminin aux longs cheveux est Madoka, celui aux cheveux courts serait Hikaru. Chika Takami et Chiemi Hori sont les actrices qui ont servi d'inspiration pour Hikaru.
RP2 : Nous avons déjà les visages qui ont inspiré Madoka et Hikaru, il ne nous reste donc plus qu'à découvrir qui est Kyosuke. Vous, peut-être ?
IM : Hum... il peut y avoir assez de moi-même dans Kyosuke, à la fois le bon et le mauvais.
M. Okada (à Matsumoto) : Quelqu'un vous a-t-il inspiré pour faire Kyosuke ?
IM : Non, non. Kyosuke est un personnage totalement original.
"Tout en faisant mon travail, je ne réalisais pas l'impact qu'il avait."
RP2 : Kimagure Orange Road a été considéré au Japon comme la Bible de la jeunesse dans les années 80. Etiez-vous conscient ou imaginiez-vous l'impact que ce travail a eu au Japon, en particulier chez les adolescents et la jeunesse Japonaise ?
IM : Tout en faisant mon travail, je ne réalisais pas l'impact qu'il avait. Lorsque nous, les auteurs, nous dessinons, nous faisons 20 pages par semaine et à cette époque il n'y avait pas de tels événements (NDLR : Matsumoto fait allusion au XVIème Salon du Manga de Barcelone), où l'on peut aller voir la réaction des fans. J'étais tout simplement heureux de dessiner comme je le voulais, de dessiner ce que je voulais et ressentais. Bien sûr, je savais que mon travail était vendu dans les librairies, et que les gens l'achetaient, mais je ne percevais pas jusqu'à quel point Kimagure Orange Road avait du succès ou avait une influence sur d'autres auteurs. Je sais maintenant, par exemple, que quand je viens pour cet événement et que je vous vois, Chibisake, et d'autres me posant des questions sur moi-même, mon travail et ma carrière, wow ! Je me rends compte combien tout ceci est devenu grand.
RP2 : Je voudrais poser une question sur un sujet quelque peu controversé. Lorsque l'anime de Kimagure Orange Road a été adapté selon le caracter design d'Akemi Takada, il y a eu des rumeurs selon lesquelles elle n'aurait pas été conforme à vos conceptions et que vous l'avez peu à peu copiée. Est-ce vrai ? Si oui, êtes-vous blessé en tant que dessinateur et auteur original qui ne respecterait pas la conception de l'œuvre originale ?
IM : Mon dessin a beaucoup évolué au fil du temps. Parfois, il peut y avoir des gens qui pensent que j'imite le style d'un autre dessinateur, mais il n'en est pas ainsi. Nous, les artistes, nous améliorons notre technique de manière constante. Par exemple, il a été décidé de procéder à l'adaptation de l'anime un an après le début du manga de Kimagure Orange Road. C'était à ce moment-là que j'ai enfin réussi à trouver mon propre style de dessin. Fin 1984, début 1985, nous pouvons voir que ma progression est assez frénétique durant la première année, jusqu'à ce qu'elle se stabilise enfin sur un style dans lequel les têtes sont assez grandes et les visages plus petits.
C'est
seulement après avoir évalué tous ces développements qu'il a été décidé de réaliser
l'anime. Je crois aussi que le dessin de Takada est très fidèle au mien dans
l'anime. Avec le design des personnages, on ne dirait pas que le style de dessin
de Takada diffère beaucoup du mien. Bien sûr, c'est pour moi un honneur que
quelqu'un d'aussi talentueux et d'aussi amical qu'Akemi Takada, ait
été chargé de faire ces dessins de personnages si magnifiques.
RP2 : Merci beaucoup, Maître, pour votre explication. Maintenant, nous allons parler de la conclusion du manga. Le final est tout à fait naturel, pas forcé, mais quelque chose de soudain. Officiellement, on sait que vous vouliez essayer de nouvelles histoires, faire quelque chose de nouveau. Mais sur un blog japonais, j'ai lu ce que c'était aussi en partie à cause de votre maladie. Est-ce vrai ?
IM : C'est l'auteur qui crée des œuvres de manga. Dans mon cas, Kimagure Orange Road raconte la maturation de Kyosuke et Madoka, et le travail conclut en proposant un terme à cette histoire d'amour. Cette fin est la cristallisation de ce processus de maturation. Kimagure Orange Road est basé sur une série de malentendus entre les personnages, une série de changements personnels, qui, s'ils ont bénéficié d'un succès, a fini par retomber. Je ne peux pas continuer pour toujours avec cela, et j'ai voulu donner à l'histoire une fin digne dans laquelle on s'avoue les sentiments l'un pour l'autre donnant une conclusion qui satisfait tous les lecteurs.
Ma maladie n'a aucun lien direct avec l'achèvement de Kimagure Orange Road ; c'est possible que sur certains points, oui, en effet, mais je n'étais pas conscient de cela. À ce moment-là, je voulais finir l'histoire, ce que j'ai fait. Si je m'étais vraiment trouvé mal, j'aurais fait une coupure ou une pause.
RP2 : C'est tout, Maître. Merci beaucoup pour votre temps. Puis-je vous demander un dessin de Madoka Ayukawa ?
IM : Oh, oui, bien sûr ! (Très concentré, il commence à dessiner)
Le représentant de Matsumoto : Tu vas être le seul à avoir un dessin de Madoka (rires). Il a dit qu'il ne voulait pas dessiner.
RP2 : Vraiment, le Maître n'est pas ennuyé qu'on lui ait demandé un dessin ?
Le représentant d'Izumi Matsumoto : Non, non, rassurez-vous. Avec vous, il a voulu le faire afin que tout soit parfait. Il est en outre enchanté.
RP2 : Encore une fois, je vous remercie beaucoup pour tout, surtout vous, Maître Matsumoto. Au nom de Ramen para Dos, je vous offre ce cadeau, un tshirt avec notre logo.
IM (avec sourire) : Merci !
Rencontre avec les fans
Izumi Matsumoto se présente et salue toute la salle qui applaudit. Il dit qu'il est un peu nerveux parce que c'est son premier voyage en Espagne, mais cela ne l'empêche pas de sourire aimablement.
Concernant
son nouveau manga :
"J'ai pensé qu'il valait mieux le reporter pour
l'année prochaine,
publié directement sous la forme d'un volume."
Fan : Que pensez-vous des gens qui réalisent des fan fictions basées sur Kimagure Orange Road ?
IM : La vérité est que, grâce à l'Internet, j'ai vu et lu beaucoup. Certains dessins sont magnifiques et très bien réalisés. J'ai lu quelques histoires et je suis étonné de voir comment les fans les concrétisent.
Fan : Que pensez-vous du succès mondial qu'a obtenu votre œuvre hors du Japon ?
IM : Quand je l'ai dessinée, je n'espérais pas cela, mais j'ai été surpris du succès que Kimagure Orange Road a été dans des pays comme l'Espagne, l'Italie ou la France.
Fan : Avez-vous été inspiré par une ville pour créer Kimagure Orange Road ?
IM : En fait, mon travail ne repose pas sur un lieu particulier, mais certains cas sporadiques ont été pris en exemples.
Fan : Quelle oppinion avez-vous de l'adaptation de votre œuvre dans d'autres pays, ainsi que des changements de noms dans les personnages ?
IM : Je suis surpris de ce qui a été fait, mais je dois dire que ce sont de beaux noms. Bien sûr, je préfère les originaux (rires).
RP2
: Vous vous êtes représenté dans vos œuvres sous l'apparence d'un chat avec
les caractéristiques de la créature mythique kappa. Pourquoi ?
IM : Réaliser un autoportrait m'aurait beaucoup gêné. Comme j'aime les chats, j'ai décidé de me représenter en tant que tel, avec une calvitie remplie d'eau que porte le kappa, une créature que j'aime. Le résultat est une caricature plutôt mignonne.
RP2 : Vous avez annoncé dans le journal Mainichi, que vous étiez en train de réaliser un manga sur votre état de santé, en donnant une date pour 2010. Pouvez-vous nous donner des détails sur l'état d'avancement de ce manga ?
IM : J'ai eu du mal à me remettre de cette maladie, mais maintenant je me sens beaucoup mieux, et je peux me consacrer à ce manga. J'ai déjà commencé, mais je progresse petit à petit, tranquillement, parce que je veux bien le faire. J'ai pensé que je le publierais cette année [2010], mais récemment, j'ai pensé qu'il valait mieux le reporter pour l'année prochaine [Note de CyberFred : 2011], publié directement sous la forme de volume. [Note de Cyberfred : dans le compte-rendu de présentation suivant, il est question de 2 volumes.]
"
il y a des formes d'expression
qui ne peuvent se transmettre
que par le biais des médias numériques et d'autres
qui ne sont transmissibles que par le manga physique"
RP2 : Vous avez récemment participé à une campagne visant à empêcher les personnes à risque de se suicider, avec Madoka en illustration les encourageant à apprécier la vie. Dites-nous, comment vous sentez aider les autres concernant une telle question cruciale au Japon.
IM (surpris) : Je ne savais pas qu'en dehors du Japon on avait connaissance de cette campagne. Le problème du suicide est très grave au Japon, car de plus en plus de gens se tuent. Dans ma ville natale le cas est beaucoup plus grave, alors j'ai demandé à utiliser Madoka pour la campagne. J'ai pris son image pour les encourager à suivre le chemin de la vie, parce que si elle demande cela ne peut être refusé (rires).
Fan : Il y a quelques années un mouvement pro-Kimagure Orange Road est devenu très populaire sur Internet, en élaborant une version non licenciée du manga sans but lucratif. [Note de CyberFred : il s'agissait probablement de Kimagure Orange College] Qu'en pensez-vous ?
IM : Oh, je ne le savais pas.
M. Okada (riant) : Ils auraient pu donner de l'argent à la Shueisha et nous l'aurions publiée (rires).
Fan : Pourquoi avez-vous été encouragé à réaliser Comic On, un magazine manga avec des histoires sur CD-ROM, à cette époque ?
IM : Dans les années 90, j'ai été très intéressé par les ordinateurs, car ils permettaient de coloriser les mangas. Je voulais réaliser des chapitres en couleur de Kimagure Orange Road, mais à cette époque, quand j'imprimais, la qualité n'était pas suffisante, même avec les couleurs. C'est pourquoi, j'ai directement pensé à les publier par biais de CD-ROM. Ainsi, est né Comic On.
Fan : Que pensez-vous de l'évolution du manga ?
IM : Je pense que le manga est encore en évolution et qu'il ne stagne pas. Au Japon, la bande-dessinée numérique croît de plus en plus. Oui, les deux formats, le papier et le numérique, sont importants, puisqu'il y a des formes d'expression qui ne peuvent se transmettre que par le biais des médias numériques et d'autres qui ne sont transmissibles que par le manga physique. Les deux formats sont en croissance continue.
Fan : Si de nos jours vous deviez réaliser Kimagure Orange Road depuis le début, qu'est-ce qui changerait et qu'est-ce que vous n'enlevriez pas dans l'oeuvre ?
IM : Peut-être changerais-je trois choses. Je transfèrerais l'action au présent. C'est-à-dire, au lieu de représenter les années 80, je concrétiserais l'histoire dans le Japon actuel. Je dessinerais également Madoka et Hikaru avec un corps plus adulte. Enfin, il y aurait d'avantage de voyages dans le Temps. Quant à ce que je ne changerais pas, je suis très clair. La distance émotionnelle qui sépare les personnages dans le réel. Je ne changerais pas non plus les détails de la personnalité de chacun d'eux, même ceux de Kyosuke.
Fan : L'histoire d'amour de Kyosuke avec Madoka et Hikaru, est-elle basée sur une histoire vraie, la vôtre, par exemple ?
IM : Non, mais j'espère bien qu'un jour deux filles tomberont à la fois amoureuses de moi (rires).
Fan : Permettez-moi de m'adresser à M. Okada. Quel est, à la base, le travail d'un éditeur à la Shueisha ?
M. Okada : Le travail de l'éditeur est de rencontrer le mangaka et de le conseiller. Porter à l'impression les planches à tirer. Aujourd'hui, tout a beaucoup changé, et les fans demandent du merchandising, des dramas, etc. Ma profession me charge aussi d'examiner les adaptations, pour qu'elles soient fidèles et respectent les intentions de l'auteur.
Fan : Monsieur Matsumoto, effecturiez-vous un travail aussi long que One Piece ?
IM : Les histoires trop longues ne sont pas mariées à mon caractère. Kimagure Orange Road est la plus longue histoire que j'ai réalisée. Je ne cesse d'avoir de nouvelles idées, comme si elles faisaient partie d'une longue histoire que je ne serais encore capable de traduire et de développer.
Fin de la session de questions et donc de cet article. Vous pouvez accéder à la biographie d'Izumi Matsumoto en cliquant le lien suivant (en espagnol).
Retrouvez ici les vidéos Youtube de cette conférence en trois parties :
Première partie (sous-titré en espagnol) :
Seconde partie (sous-titré en russe !?) :
Troisième Partie (sous-titré en russe !?) :
Retour à la page d'Izumi Matsumoto
Kimagure Orange Road est Copyright © Izumi Matsumoto/Shueisha/NTV/VAP/Toho/Studio Pierrot - 2011
Toutes les oeuvres citées et présentées dans cet article sont © Izumi Matsumoto - 2011
Merci à Juan
José C. "Chibisake" pour l'autorisation de publier cette page - 2011