Kimagure OrangeRoad

 

"Et après ?"

 

par Natan

 

 

J'ai découvert Max et Compagnie comme tout le monde sur La 5. Comme mes parents estimaient à l'époque que la télévision et les ptits mickeys étaient néfastes à la scolarité, je n'en apercevais que des bouts d'épisodes. J'adorais. Peut-être pas pour les bonnes raisons, puisque quand le manga est sorti en librairie, je ne me suis pas jeté dessus (et sans mangafox, je le regretterais encore aujourd'hui). Il faut dire aussi que La 5 présentait les choses d'une façon un peu guimauve et que les récits d'Izumi Matsumoto étaient tout de même plus élaborés...

J'ai découvert KOR ainsi que le très beau site Music Hall il y a environ un an. Je l'ai dévoré. Je l'ai vu, revu ainsi que les OAV, j'ai lu les fanfics, les reviews, les critiques, etc. Aujourd'hui encore, il suffit que j'y pense pour me laisser emporter. Et pourtant, je persiste à penser que je n'ai pas aimé KOR pour les bonnes raisons ou alors, si ce sont les bonnes raisons, KOR se finit mal (le manga ET l'anime ET les OAV).

Je m'explique : Madoka est très belle et tout ce qu'on veut mais ce n'était pas sur sa beauté que je fantasmais adolescent. Voir une belle illustration, du créateur ou de la character designer, ne me donnerait pas envie de l'acheter. Ce n'était pas non plus le triangle qui m'intéressait (il me faisait ricaner ou glousser selon les moments mais c'est tout). Ce que j'aimais, c'était le seishun et ce qu'il promettait.

Veinard de Kyosuke qui as séduit une fille à faire rêver par tes seules qualités (lesquelles ? on se demande bien !), sauras-tu la garder ?

Agaçante et si mignonne Hikaru dans ta naïveté, que deviendras-tu lorsque tu seras femme ?

Magnifique Madoka, merveilleuse jusqu'à l'irréalité, adulte avant l'âge, que seras-tu à l'âge adulte ?

Ce sont ces réponses que j'attendais. Et là, patatras. La série (manga, anime, etc.) a tourné comme un moteur bien huilé, produisant tant qu'elle pouvait produire en fonctionnant sur la même recette (pourquoi pas, Toriyama en profite bien depuis vingt ans sinon plus !). Les derniers épisodes du manga se terminent, poétiquement certes, sur ce point : ils s'aiment, mais après ? Après ?? Deux épisodes que le site Music Hall décrit très bien comme à la limite du hentaï. Après ? Un recyclage d'épisodes du manga en OAV, les coffrets, éditions anniversaire, etc. Après ? Des épisodes radio qui pressent le jus du fruit plutôt qu'ils ne le font mûrir. Après ? Shin KOR (ce qui signifie bien que KOR vécu, passons), décliné par écrit et en films. Passons sur les "romans". Le premier film semblait sortir du lot : "et après ? Eh bien, ce n'est plus l'adolescence et certains jeux font mal mais enfin, certains choix sont faits et c'est mieux comme ça...". Et le second ? Le début n'est pas trop mal, l'élément fantastique digne du maître, le couple Kyosuke-Madoka (à 19 ans) a l'air d'un couple "normal" sans oh (qu'elle est belle) et ah (qu'il est bête)... même la scène du triangle dont je me serais personnellement passé ne casse pas (trop) l'atmosphère.

Mais la conclusion ? Ils couchent ensemble et on sait qu'ils s'aimeront après (au moins trois ans après). Mais encore ? Stephen Tsai a tenté d'y répondre avec son Kimagure Orange College (qui ne tenait pas compte de Shin KOR pour la bonne raison qu'ils n'avaient pas encore été produits) mais c'est d'Izumi Matsumoto que j'attendais la réponse. A moins que, depuis le début, c'est son rêve que l'auteur poursuit, sa Madoka idéale, ses fantasmes masculins de deux filles à faire craquer qui n'en veulent que pour lui, ses rêves de futur. Et après ? Ben, comme Kazuya Hatta : il est devenu mangaka et il a eu du succès en vendant ses rêves de façon à les faire nôtres...

 

Natan
Avril 2010

 

 

 

 


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