Kimagure OrangeRoad

 

"Madoka per sempre !"

 

par Ico

 

Décrire mon rapport avec KOR n’est pas une tâche aisée pour moi, donc le mieux serait de commencer par le commencement…

1990 : Après un séjour de deux ans passés aux Etats-Unis à regarder des cartoons et des Walt Disney, ma famille et moi revenons en France et je redécouvre avec joie les séries animées japonaises. J'avais 9 ans. Un bel après-midi en rentrant de l'école, je tombe sur un épisode de "Max et Compagnie" sur La 5. J'accroche tout de suite, je me reconnaissais un peu dans Kyosuke et j'étais bien sûr, tombé sous le charme de Madoka (C'était la seconde fois que ça m'arrivait devant un DA, la 1ère  étant Tam / Hitomi des Cat's Eyes) Je faisais en sorte de ne rater aucun épisode. C'était aussi la 1ère fois que je suivais un DA style "romantique comédie" et c'est l'un des seuls DA dont j'ai pu voir la fin. La série étant terminée, je suis un peu ému et en garde un très bon souvenir, mais sans plus (pour l'époque !) J'avais foi en la Japanimation pour nous apporter de nouvelles séries, aussi excellentes que KOR (Ce qui à mon goût, n'a pas vraiment été le cas en France) Puis quand on a 9 ans, on ne sait pas forcément apprécier les choses à leur juste valeur.

1992 : Mes 11 ans, ma famille et moi bougeons à nouveaux, direction Taiwan. C'était les années de gloire de DBZ. Les goodies pullulaient à tous les coins de rues ! Ce qui n'était pas vraiment le cas de KOR (malheureusement !) Cependant, je retrouvais des endroits qui me rappelaient la série, des squares à la "Japonaise", des escaliers, des élèves en uniformes... Bien que Taiwan soit de culture chinoise, la capitale (Taipeh) où j'habitais, a de grosses ressemblances avec son voisin Nippon. J'étais vraiment au paradis, je pouvais me procurer toutes les goodies de la japanimation et des jeux vidéo sans problème, pratiquer les arts martiaux (qui est une de mes passions) le tout, dans un cadre asiatique qui m'avait toujours très attiré et fasciné, et KOR en est pour quelque chose ! Mais on y reviendra plus tard...

1993-1995 : Changement de cap à nouveau, direction Egypte. Inutile de dire que ça n'a rien à voir avec l'Asie ! Là-bas, pas de Japanimation ni d'arts martiaux... :-( Donc bien évidemment pas de KOR... Je passe une partie de mon adolescence privée des choses que j'aime le plus. Ce furent deux années plutôt difficiles pour moi.

1995 : 14 ans Retour en France. La 5 n’existe plus, Club Dorothée s'achève et il y a beaucoup moins DA japonais diffusé à la TV française. À 15 ans, je laisse totalement de côté la Japanimation, c'est l'âge où l'on commence à s'intéresser au sport, aux filles, à la mécanique... Je m'éloigne donc de plus en plus de KOR et de son univers...

2002 : 20 ans, après deux ans passés en Grèce (hé oui je sais, je voyage beaucoup ! C'est à cause/ou grâce au travail de mon père) Je tombe par hasard sur un épisode de Ranma 1/2 sur la chaîne satellite AB1 (en France) Je le regarde avec grand plaisir. Puis, je me suis surpris à retrouver l'emballement d'entant, pour regarder la diffusion quotidienne de DA japonais de mon enfance/adolescence. Petit à petit, je m'intéressais à nouveau à la Japanimation. (Moi qui l'avais mise de côté !) Cette chaîne m'a permis de voir la fin de séries comme DBZ ou Saint Seiya, que je n'avais jamais pu voir avant ! C'était comme si, je "rattrapais" une partie de mon passé ! Mais plus important, ça m'a permis d'avoir le déclic ! En effet, j'ai réalisé que bien plus que le cinéma, ce que j'aimais c'était les dessins animés, mais pas n'importe lesquels... Et c'est là que Kimagure Orange Road entre en scène...

2004 : 22 ans Cela fait maintenant deux ans que la japanimation "refait partie de ma vie", et un soir, en cherchant des fonds d'écrans d'animes, je tombe par hasard sur une brève annonçant la sortie du coffret DVD de la 1ère moitié des épisodes de KOR en VOSTF non censuré !! Je décide sans hésitation de me le procurer. Bien que cela faisait quatorze ans que je n'avais pas revu un seul épisode, je gardais un excellent souvenir de la série. Certaines scènes étaient restées gravées en moi telle celle de Madoka et Kyosuke à la balançoire. Je me souvenais également de la fin.

Dès la vision des premiers épisodes, c’était comme magique ! J’étais émerveillé, c’est indescriptible ! C’était la 1ère fois que je ressentais cela derrière un écran. J’étais tout excité et impatient de regarder l’épisode suivant cependant, je me limitais à ne regarder pas plus de deux épisodes par jour (masochisme ??) J’étais très emballé à suivre l’évolution des rapports entre Kyosuke et Madoka, bien que j’en savais le dénouement. Je redécouvrais aussi à quel point cette série était bien réalisée : la diversité des scénarios, les BGM…

Mais passé les 1er épisodes ; de l’émerveillement je suis passé à un tout autre état. Comme le disait un autre fan dans un précédent témoignage, en revoyant les épisodes, j’étais dans un état second. En effet, je ressentais une sorte de joie mélangée à un fort sentiment de nostalgie. À chaque épisode revu, j’avais l’impression de revivre une partie de ma vie (comme si je faisais partie de l’univers de KOR) comme une partie de mon passé retrouvée, « éclaircie ». Mais quelle partie ? ? ?  Je n’ai pas de souvenirs particuliers associés à la vision des épisodes de KOR lorsque j’avais 9 ans. Non, tout cela est bien plus profond !

 En lisant les témoignages qui me précèdent, j’ai (enfin) pu comprendre que KOR a laissé des traces en moi voire m’a influencé (inconsciemment) dans ma vie, dans mon approche et mon idéal sur les relations amoureuses. Je comprends mieux pourquoi je me complais à rester indécis maladroit et hésitant (alors qu’au fond de moi je peux être sûr et déterminé), pourquoi je suis romantique, pourquoi je me contente de relation platonique…

Je n’ai pas envie de laisser tomber le Kyosuke qui sommeille au fond de moi.

J’ai réalisé que KOR n’est pas simplement une série géniale que j’adore ; KOR est resté en moi ! Le rapport que j’entretiens avec est de l’ordre de « l’affectif de l’émotionnel ». C’est plus qu’une simple identification avec Kyosuke.

Comme le disait parfaitement un fan précédemment, « la série fait appel à des situations rêvées des moments que l’on aurait aimé vivre, jalonnés de lieux paisibles aux couleurs pastels… ».

Cependant cette histoire je l'ai vécue. C'était ma Terminale en Grèce... Des classes et des couloirs vides, un accès libre au toit de l'école, des terrains de foot blancs et les pistes de courses... Comme Kyosuke, j’arrivais dans une nouvelle ville, nouvelle école avec ma famille. Tout était très ressemblant ! Des amis, des rapports simples et sincères. Le tout se terminant par une belle histoire d'amour et un voyage sur île (pas déserte certes) avec mes amis et la fille que j’aimais... J'avais gravé inconsciemment les images de la série vues 10 ans plus tôt. C'est tout cela qui me faisait sentir aussi bien. Et le comble c'est que ma bien aimée était née le même jour que Madoka, a un prénom qui commence par un « M » se termine par un « A » et est aussi en 3 syllabes :-P Hasard ou coïncidence ??? (Nannnn je ne crois pas au hasard lol) Ca je viens de l'apprendre en visitant ce superbe site.

En lisant les précédents témoignages, j'ai enfin compris pourquoi mes deux années passées en Grèce étaient si belles à mes yeux.(À part pour le beau temps ! lol) Chose que je n’avais jamais vraiment su expliquer. La série était (et l’est toujours) un idéal pour moi.

L’attrait que l’on peut ressentir pour KOR peut avoir des origines différentes selon les personnes (qu’on soit fan ou non) : la qualité de la réalisation, la diversité des scénarii, les paradoxes temporels, l’humour généré par les expressions des personnages ou par les situations cocasses… Mais par dessus tout, je pense que nous avons tous été touché par KOR, d’une façon ou d’une autre, quel que soit notre âge. En effet, l’une des qualités majeures de KOR, c’est de pouvoir générer de l’émotion chez ses spectateurs.

Toujours en parlant d’émotions, grâce la VO j’ai pu découvrir les génériques originaux. Ils sont vraiment géniaux pour l’époque (géniaux tout court ! lol) ce sont de véritables clips, en plus ajouter la sublime voix de Kanako Wada pour certains, c’est un vrai régal. Cela ajoute encore plus d’émotion. Rien que d’entendre les premières notes d’Orange Mystery, j’ai des frissons. Ça change du générique « gentillet » (sans vouloir être péjoratif) de la version française qui donne plus l’impression d’un DA ciblé pour les enfants/pré-ados. Aussi, j’ai pu constater que l’accent est plus mis sur Madoka dans les génériques originaux, ce qui met encore plus en avant le charisme de ce merveilleux personnage ; c’est elle « la vedette ». En revanche, en France le héros est bel et bien Kyosuke (d’après le titre Max et Compagnie, et aussi le fait que ce soit lui le narrateur de l’histoire) Avec le VO non censurée, on se rend bien compte qu’il s’agit bien plus qu’une simple série retraçant les péripéties d’un jeune garçon pas comme les autres, à savoir Kyosuke et ses pouvoirs magiques.

Kimagure Orange Road n’a pas fini de nous émouvoir… Pourtant, je ne suis pas spécialement d’une nature émotive, surtout derrière un écran (sensible certes, mais pas émotif pour autant) J’appréhende beaucoup la vision du film « Ano-hi ni kaeritai »  Ce n’est pas la peur d’être déçu, mais le déroulement de l’histoire. Je ne la connais pas encore, mais les échos que j’ai entendus m’ont fait comprendre que la fin diffère de la série TV mais surtout, qu’il fait ressortir le côté dramatique de l’histoire, la souffrance de la passion. Vu l’état dans lequel je suis après le visionnage d’un épisode, j’imagine ce que ce sera après celui du film ! J’attends surtout que ce film sorte DVD VOSTF de qualité. Je ne préfère pas voir la version française VHS qui paraît-il est décevante.

Les années se sont écoulées et je suis très heureux d’avoir redécouvert cette série sous un nouvel angle mais surtout, d’avoir compris les traces qu’elle a laissées en moi. Aujourd’hui KOR fait plus que jamais parti de ma vie, et anime toujours des passions chez les fans, passion que l’on entretient et que l’on partage notamment sur Internet ;-) KOR a également élargi mes rêves et ambitions : comme l’envie d’aller passer du temps au Japon, partir sur les traces de KOR pour ainsi dire, envie de découvrir une partie de son univers, de mieux ressentir la culture Japonaise qui m’a toujours attirée. Aussi, désormais parmi mes rêves, le plus cher figure celui de rencontrer la doubleuse de Madoka, Hiromi Tsuru, pouvoir entendre sa voix de mes propres oreilles serait comme rencontrer Madoka en quelque sorte lol :P :P (Mais là il faut que je redescende sur terre.) Mais je vais commencer par un projet qui me tient à cœur (à part ce témoignage) celui de faire des clips vidéo mêlant les images de KOR aux chansons qui m’ont marqué durant mon adolescence. Cela me permettra de faire le lien entre ma passion pour KOR et la musique, mais également entre qui j’étais et qui je suis devenu. Cette Orange Road ! Route de mon adolescence en quelque sorte ; je ne sais pas si j’ai fini de la traverser. En tous cas, je ne l’oublierai jamais ! Il fut un temps où je me suis égaré ; maintenant je connais mon chemin !

Frédéric Palermo

Mars 2005


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