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Réflexion (collective) 47 :

La case préférée de Cyberfred


Maj du 31/10/2015

 

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La case préférée de CyberFred

 

 

Commentaires de CyberFred

 

« Je t’attendais, Ayukawa »

 

Le choix de ma case préférée de tout le manga de KOR est celle qui est située dans le volume 16, page 63, dans l’histoire n°3 intitulée : « Et soudain… Da Capo ». Version Tonkam.

Tout est dans le titre : « Je t’attendais, Ayukawa ».

Tout KOR est là.

Toute l’émotion de cet univers gravée et concentrée dans cette image intemporelle.

Il n’est pas surprenant que le staff de la série TV se soit inspiré de cette scène pour en constituer les dernières minutes de l’épisode 48. Mais ici, dans le manga, la manière de présenter cette scène magnifique est différente. Et je préfère de loin cette version-là par rapport à la version anime.

Nous avons ici Kyosuke, Madoka… et l’arbre des souvenirs. Personne ne vient déranger ce moment intime.

Je vois de loin leurs silhouettes. Peu importe à ce stade s’ils sont bien dessinés ou non. La qualité du trait réside dans ce qui est suggéré dans ce face-à-face extraordinaire. Ce qui compte, c’est l’effet qui m’est renvoyé. Un souvenir nostalgique, peut-être…

« Je t’attendais, Ayukawa »… Les mots de Kyosuke exprimés ici avec douceur intègrent plusieurs niveaux de compréhension. Ils peuvent être pris au premier degré, certes, mais le second degré est infiniment plus puissant dans le cœur du lecteur. À ce moment précis, à mon sens, Kyosuke partage avec Madoka ses sentiments les plus profonds. Il « attendait » Madoka. Il « attendait » de la rencontrer, il « attendait » de la retrouver. She is the one ! Madoka comprend-elle ce qu’il veut lui dire ?... Découvre-t-elle que le garçon de son souvenir secret est maintenant juste en face d’elle ?...

C’est une scène-clé qui clôt magnifiquement ce chapitre et ce cycle du manga. Avec un petit accompagnement BGM bien sympa, cela donne plus de forces au trait. Ce qui suit juste après cette page me paraît moins intéressant. « Le printemps des idoles » ?... Non. L’apogée est ici. À part la fin du manga, je suis en présence d’un des sommets de KOR. J’ai envie que cela finisse ici, à cet instant qui semble figé pour toujours, par la contemplation lointaine des regards échangés entre Kyosuke et Madoka.

Le silence de Madoka qui suit les mots prononcés par Kyosuke est presque une torture pour moi. Le silence de Madoka légèrement penchée vers Kyosuke exprime autant d’émotions que les mots prononcés. Je veux savoir ce qu’elle voudrait lui dire après. Mais je ne le saurai jamais car le but ici est de montrer la vraie force de cette case qui est en fait un tableau contemplatif coloré que seule mon âme peut voir et comprendre.

Le recul du plan me permet d’admirer cette scène de loin. Cela rend le tableau nostalgique et intemporel. La simplicité du décor, envahi par un arbre prédominant, augmente la portée du message qui scintille dans mon œil. Mais cet arbre, qui est le témoin du voyage dans le Temps de Kyosuke, est-il vraiment prédominant ?... Je dis « non » car mon cœur devine que ce qui prédomine ici sont les mots qui semblent être non seulement ceux de Kyosuke, mais aussi ceux de l’arbre de souvenirs qui (englobant la bulle) semble aider le jeune homme à s’exprimer devant Madoka, sans timidité, sans hésitation, et sans indécision. Même en étant assis, Kyosuke fait là un formidable pas en avant vers elle. De loin, je sens qu’il s’exprime enfin, les yeux dans les yeux, auprès de celle qu’il aime. La scène dépeint ce que mon œil ne peut qu’effleurer, mais que mon cœur peut accomplir.

Kyosuke a trouvé dans le Passé ce qui lui a permis de grandir. Maintenant, ici, il a grandi, il est adulte. Éclairé par les surprises de son tout récent voyage, il sait désormais quel objectif il veut accomplir. L’arbre des souvenirs en est le seul témoin vivant et éternel, car dans le sillage du torrent des années écoulées, il sait aujourd’hui l’importance de cette « rencontre ».

Cette case est telle une aquarelle qui s’est immiscée dans l’esprit inspiré de l’artiste. Il voulait me la faire partager, ainsi qu’à tous ses lecteurs. C’est une émotion, un mélange de rêve et de souvenirs qui touchent presque au sublime… J’aurais tant souhaité qu’Izumi Matsumoto puisse dépeindre spécifiquement cette scène dans un vrai tableau à part. Certes, il y a quelques années, dans le cadre de ses dernières expositions, il a déjà réalisé une très jolie illustration en couleur assez proche. On y voit Kyosuke, assis sous l’arbre des souvenirs, portant sur sa tête le chapeau de paille rouge que lui donne Madoka. Mais, par comparaison, cette scène colorisée n’atteint pas à mon sens l’intensité émotionnelle suscitée par cette case noir et blanc que j’ai choisie. Le manga accomplit ici le tour de force de me révéler l’âme de KOR sous un meilleur angle. Cette simple case me renvoie nettement le sentiment de me faire aimer KOR toujours plus.

Le tableau final laisse en moi le sentiment que la nature protège et encourage la valeur des sentiments réels. Que ce qui suit après doit rester seulement entre Kyosuke et Madoka. C’est l’ultime moment précédant l’intimité que plus rien ne viendra troubler après, et qui succède à l’Instant Présent des regards échangés suspendus dans le Temps, les mots effleurant la cime de l’arbre, la verdoyance de ses feuilles soulevées sous la brise printanière, couvrant le silence assourdissant de Madoka.

 

« Je

t’attendais,

Ayukawa »

 

Commentaires d'Olivier

Avant de commenter la réponse de Cyb, j'aimerais dire quelques mots à propos de ma question.

Cette épreuve, qui consistait pour chacun à choisir "sa case" du manga de KOR, a été lancée comme souvent durant l'été pour profiter d'une période plus calme du forum. Cela permettait également à tous les participants de relire éventuellement avant le manga.

Cyb et moi, cet été, avons partagé un repas et une bonne partie d'une journée à échanger sur divers sujets KOResques.

Et ma question est à un moment venue dans la discussion :)

Cyb m'a alors dit que pour lui, "sa case" était toute trouvée. Il n'y avait pas besoin de réfléchir ou de relire le manga. Même dès sa 1ère lecture, lors de l'édition J'ai Lu, Cyb avait déjà considéré "sa case" comme celle qui à ses yeux représente ce qu'est KOR.

Cyb s'inquiétait aussi de savoir si j'autorisais ou non la possibilité d'en dire beaucoup sur la case choisie, ou bien s'il fallait se limiter en nombre de lignes...

En lisant sa réponse, vous comprendrez pourquoi ^_^

Dans mon prochain post, je vous donnerai mon avis sur sa vision de KOR.

[...]

Voici mon commentaire sur la réponse donnée par Cyb.

Mon jugement est totalement subjectif. Il est automatiquement inspiré par ma propre vision de KOR. Et dans ce qui suit, vous allez comprendre que je suis en totale adéquation avec l'un d'entre vous :)  Même si je n'avais jamais fait le rapprochement !

J'ai découvert  KOR, comme tout le monde ici, par l'intermédiaire de l'animé, au temps de "Max et compagnie".

J'ai longtemps attendu ce dernier épisode. Et quel soulagement à la fin de voir enfin s'embrasser Sabrina et Maxime :) Et pas à n'importe quel endroit : sous l'arbre des souvenirs. Celui-là même où Kyôsuke et Madoka se sont rencontrés lorsque Madoka était plus jeune.

L'animé commence par le grand escalier, où Kyôsuke et Madoka se retrouvent tout en ne sachant pas qu'ils se rencontrent pour la 2ème fois de leur vie, et non la 1ère. Tout commence par cet escalier, une 1ère rencontre, mais aussi la 2ème en fait. Et puis tout finit par cet arbre, un baiser, une 1ère rencontre pour Madoka jeune, puis  finalement la seconde rencontre, celle de Madoka ado après Madoka enfant, avec la  déclaration finale et ce 1er ou 2nd baiser suivant le paradoxe temporel qui se produit. Pour moi, KOR, c'est cela, c'est cette scène bien précise.

KOR, c'est une histoire de pouvoirs (Bigface), mais le pouvoir n'est là que pour pimenter l'histoire. KOR, c'est un triangle amoureux (Punch), certes inoubliable, mais chacun se doit de trouver l'amour sincère et véritable, qui ne peut être que seul et unique. KOR, c'est donc pour moi une histoire d'amour entre Kyôsuke et Madoka avant tout.

Quand j'ai découvert le manga, comme tout le monde, j'ai été surpris par son graphisme. Et puis j'ai toujours préféré la fin de l'animé à celle du manga. Cela ne s'explique pas, c'est ainsi. Pour moi, tout ce qui suit cette scène dans le manga est un plus par rapport à la série, pour découvrir de nouvelles histoires, pour approfondir le caractère des différents personnages, mais la vraie fin reste cette scène sous l'arbre. A cet effet, je considère ainsi l'histoire comme se déroulant sur une année scolaire et favorise la chronologie de l'animé à celle du manga et donc, pour ma part, nos héros ont 15-16 ans en 1987-88.

Cyb a toujours favorisé la chronologie du manga, de sorte que dans mon esprit, Cyb semblait pour moi préférer le manga à l'animé (ce qu'il pourra infirmer ou confirmer). Ainsi, lorsque j'ai vu sa proposition et que j'ai découvert la scène qu'il avait choisie, je ne m'y attendais pas. Il avait choisi ce qui pour moi était l'apothéose de l'animé. Mais en version manga. Même moi, je n'aurai pas choisi cette case, car pour moi elle ne peut pas surpasser ce que j'éprouve en voyant la même séquence dans l'animé. Mais pour autant, sa proposition et son texte ne pouvait que faire écho à ma vision de KOR : cette séquence finale, sublimée dans le manga par le BGM que vous connaissez tous.  

Maintenant, Cyb pose une question dans sa réflexion, et il me faut donc y apporter "ma  réponse", ce que je vais vous proposer par la suite...

Voici donc ma conclusion, sur le travail qu'a produit Cyb, car il s'agit bien là d'un vrai travail de réflexion !

Effectivement, dans le "Je t'attendais", l'auteur suggère la double lecture, celle d'une 1ère ou d'une 2ème rencontre, celle de la découverte ou celle des retrouvailles. Les deux se faisant au pied de cet arbre, qui semble au début de la série être occulté par le grand escalier et cette théorique 1ère rencontre, alors que finalement la toute 1ère et la 2nde rencontre où les 2 héros se reconnaissent se fait à chaque fois au pied de cet arbre.

La rencontre de l'escalier n'est au final que la rencontre de l'oubli, de la mémoire enfoui, dont il va falloir trouver l'échappée au pied de cet arbre. Mais avant cela, il y aura beaucoup à faire sur la route orange. Du fait de la langue japonaise, l'auteur aurait pû aller plus loin en ne mentionnant pas le nom de Ayukawa, ni la forme "je", mais simplement le verbe "attendre". De cette manière, d'autres lectures auraient pû aussi se faire en positionnant effectivement la bulle au niveau de l'arbre : cela aurait pû marquer l'attente de l'arbre lui-même que de retrouver un jour ce couple qui s'était promis de se retrouver à son pied 6 ans plus tard.

Car, ne l'oublions pas, il s'agit d'une promesse et celle-ci ne s'était pas faite ni au pied de l'escalier, ni à son sommet. Mais la bulle au niveau de l'arbre aurait également pu suggérer que Madoka prononçait aussi cette phrase. Au final, avec juste le verbe "attendre" placé au niveau de l'arbre, ce dernier tout comme les 2 personnages, tous les 3 auraient pû prononcer cette attente envers l'autre. Cependant, Cyb a raison, la réponse de Madoka est laissée à l'appréciation du lecteur qui peut imaginer ce qu'il veut. Et comme cette réponse torture Cyb, je finirai ce commentaire par ma proposition toute personnelle.

Sur la forme, je rejoins aussi l'avis de Cyb. Pour moi, cette case unique faisant toute la page, avec cet arbre immense et ces personnages juste esquissés, représente pour moi comme un hommage à l'art japonais de l'ESTAMPE, ou bien souvent on découvre le décor de la nature avec des petits personnages ou des animaux ici et là, avec un style très fin, précis et délicat.

Alors maintenant, parce que le choix de la "case" de CyberFred m'a totalement "parlé", sans aucune hésitation, je vous livre ma propre interprétation de ce que répond Madoka. Bien évidemment, il vous appartient d'avoir votre propre idée...

" Voyant l'ombre de la jeune fille s'approcher de lui, le jeune homme, assis au pied de ce gigantesque arbre, leva légèrement la tête et ses yeux croisa ceux de la belle. Il savait maintenant qui elle était. Il lui dit alors :

- Je t'attendais, Ayukawa...

La jeune fille, cheveux au vent, se pencha alors légèrement vers lui, les mains posées contre ses jambes et, l'ayant enfin reconnu à son tour, lui répondit tout doucement :

- Je te cherchais, Kasuga. "

 

Commentaires de CyberFred

Je vais déjà apporter, sur ces quelques lignes, comme je l'ai promis, un complément d'information sur le choix de cette case que j'ai choisie par rapport à la fin de l'épisode 48. Quand j'ai vu l'épisode 48, je ne connaissais pas encore le manga traduit en VF par les éditions J'ai Lu en 1998. Donc dans ma tête, je ne connaissais que l'épisode 48, mais aussi, après, les "suites" en vidéos qu'étaient le film de KOR et les OAV. Comme je découvrais à peine ces "extensions" qui m'ont apporté beaucoup de joie, j'ai eu l'impression que l'épisode 48 produisait une force de frappe émotionnelle qui allait en s'étiolant. Que voit-on dans cet épisode 48 ? Le voyage dans le Passé, Max et Sabrina qui se retrouvent sous l'arbre des souvenirs, le baiser... Et le commentaire de Max qui termine le cliché final sous une belle musique. Il y a la force, l'intensité du moment. La solitude des amoureux. L'amour manifesté. Le baiser final. Bref, happy end. J'étais heureux que cela finisse ainsi. Mais... car il y a un "mais"... Au fond de moi, je sentais que je n'étais pas complètement satisfait. car il n'y a pas de plus belle fin que celle qui reste non manifestée. Le baiser.... et puis bon, tout va bien, ils eurent de beaux enfants, etc... de surcroît, les "suites" ont eu tendance à me faire penser que la scène du baiser n'a pas eu lieu. Qu'on allait tout recommencer. Dans le 1er film de KOR on a l'impression qu'on recommence tout. C'est un peu étrange. Ainsi l'épisode 48 est certes resté sur une émotion d'un instant mais qui s'est étiolée face aux "suites" qui semblent se produire après ce baiser.

Le manga que je découvrais quelques années après, m'a donné une toute nouvelle perspective complètement renouvelée. Je savais de par mes recherches sur KOR avec mon jeune site du même nom qu'il y aurait un baiser à la fin, sur la scène de l'escalier. OK, encore un baiser, un joli happy end, tout le monde est heureux et ils eurent beaucoup d'enfants... etc...

Mais soudain... le choc du volume 16, histoire 3 !! "Je t'attendais, Ayukawa" ! Enfin, une scène d'amour suggérée, qui se termine en apothéose. La vraie scène de l'épisode 48 ! Une scène silencieuse et bruyante. Où le silence et la parole s’entremêlent au sein d'une nature verdoyante pour produire ce tableau coloré, intemporel, où le baiser peut arriver ou pas, où tout est possible. Où tout se joue sur ce que l'on ne voit pas, mais sur que l'on espère. Où le lecteur sait comment cela peut finir ou ne pas finir. Où le lecteur tombe à la renverse et se dit : "C'est le moment le plus intense car nous ne savons pas ce que les acteurs pensent, vont faire, se dire ou ne pas se dire". C'est le film accéléré dans l'image figée. Les yeux tentent de suivre, mais seul le cœur peut aller aussi vite. C'en est à devenir fou. On ne peut pas s'en remettre.

Ce qui compte dans KOR, ce n'est pas comment cela se termine, mais comment on y chemine, tout en se délectant des scènes telles que "Je t'attendais Ayukawa". La fin, on verra plus tard. ce qui compte c'est le moment présent et la contemplation des regards échangés. Le dialogue des âmes. La fuite de la nôtre de cette réalité pour se cramponner à cette réalité de papier. La parfaire projection.

Alors, voilà pourquoi cette image restera à jamais gravée en moi. KOR est et ne devrait être qu'une succession de moments comme cela. Izumi Matsumoto nous a créé-là un pur moment de bonheur que je n'ai pas vraiment vu dans d'autres mangas. C'est une scène anthologique à porter au Panthéon des meilleurs moments de l'univers manga.

 

Commentaires de Punch

Difficile de rajouter quelqu'un chose de plus au risque de passer pour un rigolo.

Sinon, si je peux apporter ma modeste pierre à l'édifice (je sais j'ai un langage très imagé), j'aimerais apporter un éclairage sur la culture nippone qui permettra sans doute de mieux comprendre à quel point nous l'aimons tant.

Ce point précis tient au langage et à l'utilisation des silences. Nous autres occidentaux, ne sommes pas avares en paroles, et bien souvent nous exprimons des idées simples dans des discours beaucoup trop étoffés. En un mot nous sommes bavards ! Le cinéma américain, qui tente d'imposer "sa" culture au monde, n'aime pas les silences et bien souvent rajoute des musiques là où il n'y en a pas dans les films qui ne sont pas originaires de leur pays.

Dans les pays asiatiques, et au Japon en particulier, chaque phrase, chaque mot, le ton employé, le niveau de la voix, à son importance. Si l'on ne peut sortir une lame de son fourreau sans une bonne raison de se battre, on ne peut non plus s'exprimer sans fondement réel. Si bien qu'un silence peut-être parfois bien plus éloquent que le plus long des discours.

Voilà donc pourquoi dans une oeuvre telle que Kor (qui ne pouvait donc qu'être asiatique), des artifices tels que les "je t'aime" ou l'échange de baisers sont superflus car tout réside dans le non-dit et la non-action.

C'était la minute zen de Punch.

 

Commentaires d'Olivier

Cyb, je comprends tout à fait. J'ai aussi la même position : dans un film ou toute autre oeuvre, je préfère ce qui est suggéré, plutôt que ce qui est montré explicitement. J'aime beaucoup aussi les mauvaises fins. Et pour tout ça, les japonais sont assez forts.

Maintenant, pour Kor, j'avais l'âge des personnages quand je l'ai vu, soit 16 ans en 1990. A cet âge, je ne pouvais pas me contenter d'une fin suggérée et à cet âge, la scène sous l'arbre a laissé en moi un souvenir et une émotion que mon goût pour les non fins aujourd'hui ne peut pas rivaliser.

Pour tout te dire, la meilleure scène à mes yeux est même une autre scène : celle ou Kyosuke declare son amour sur la place aux balançoires.

Après, étant adulte, le manga permet effectivement une vision plus adulte justement de Kor que l'anime. Mais l'anime demeure en moi plus fort à cause de cette identification au même âge que les personnages, ce qui est un pur hasard. Mais quand tu vis cette coïncidence, la vision de l'anime est très forte.

Après, as-tu remarqué qu'il y a 2 boucles dans Kor ? La boucle de l'escalier et la boucle de l'arbre.

La 1ère est liée à Kyosuke qui pour lui rencontre Madoka pour la 1ere fois au sommet de l'escalier et a droit à son baiser à sa 2eme rencontre au sommet du même escalier (dans le manga).

La 2ème est liée à Madoka qui pour elle rencontre Kyosuke pour la 1ère fois au pied de l'arbre et a droit à son baiser à sa 2eme rencontre au pied du même arbre (dans l'animé).

L'escalier représente donc pour Kyosuke le début de sa rencontre et tout finit au même endroit.

L'arbre représente pour Madoka le début de sa rencontre et tout se révèle pour elle à cet endroit.

 

Commentaires de CyberFred

En effet, bien vu, Olivier, je suis d'accord avec toi sur ce que tu viens de dire. L'arbre des souvenirs est l'alpha et l'oméga de Madoka, tandis que l'escalier est l'alpha et l'oméga de Kyosuke. Coïncidence : l'arbre et l'escalier symbolisent tous deux une idée de croissance, de progression, de quête et d'accomplissement.

J'ai eu d'entrée avec KOR une vision adulte, même pour l'anime que je n'ai connu qu'adulte. Je rappelle à tous que je suis l'un des plus âgés fan de KOR en France, ha ha ha ! Ainsi, les baisers dans un DA ne m'ont pas parus essentiels dans la recherche d'une fin de série. Si j'ai été impressionné au départ par l'épisode 28 de KOR, celui où Manami sort en se déguisant, c'est parce qu'elle recherchait l'amour, mais au final, elle ne l'a pas trouvé parce que sa mission n'était pas véritablement celle-là ce jour-là. C'est cette quête vers quelque chose comme l'amour qui m'a motivé à poursuivre. Et ainsi donc, la vignette du manga que je t'ai soumis dans ta question est tout à fait révélateur de ce que je recherche dans KOR, c'est à dire une quête dont on a l'impression qu'elle est sur le point de finir par cette image, mais qui ne s'accomplit pas complètement. Le moment parfait.

 

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