Chapitre V : Opportunités






Madoka:
Ce sont les derniers.

Kyosuke:
À part ma famille, bien sûr.

Madoka:
Et Hatta et Komatsu, sans doute.

Manami:
Ne vous en faites pas. Nous avons presque fini. Nous serons bientôt partis.

Kurumi:
Je sais pourquoi il est si pressé de se débarrasser de nous. Il veut juste avoir un peu d’‘action’ avec Madoka.

Takashi:
Kurumi-chan ! Arrête d’embarrasser ton frère.

Kurumi:(Rougissant)
Oups !

Takashi:
Kyosuke. J’ai fini de ranger mon matériel. Nous partons à présent.

Kyosuke:
Merci d’avoir photographié cette soirée. Tu n’aurais pas dû te donner tant de peine. Tu aurais dû t’amuser un peu.

Takashi:
Je l’ai fait. (riant) Prendre des clichés des gens dans des situations compromettantes a toujours été amusant. Blague à part, prendre des photos a toujours été une joie dans ma vie. Alors ne t’inquiète pas. Bonsoir.

Kyosuke:
Papa ! Avant que tu ne partes, peux-tu me dire a quoi il ressemblait vraiment ?

Takashi:
De qui tu parles ?

Kyosuke:
De celui qui est venu avec Hikaru.

Takashi:(prenant position)
Ohh… lui. Il m’a paru assez droit. Un menton bien distingué, le front dégagé, les traits droits, et enfin et ce n’est pas le moindre, des yeux mélancoliques.

Il se tourne et se dirige vers la voiture.

Kyosuke:
Oh ! C’est plutôt bien.

Kurumi:
Il m’a parut bas.

Manami:
Il m’a fait froid dans le dos !

On voit Komatsu et Hatta se rapprocher. Hatta est encore en train de manger.

Komatsu:
Kyosuke, merci pour l’invitation. On s’est vraiment bien amusé ce soir.

Hatta:
La prochaine fois que tu passeras par chez nous, on t’offrira le film pour adulte de ton choix, avec nos compliments.

Kyosuke:(sarcastique)
Oui. J’en prends note.

Komatsu:
Bien. On compte sur toi.

Manami:(à Hatta)
Hey ! Ces oranges étaient destinées à Kyosuke et Madoka !

***Dans la culture asiatique, il est de coutume d’apporter des oranges aux hôtes en signe de bénédiction.

Hatta:
Ah oh. J’ai dû en emporter une. Désolé. Voila.

Il tend le sac à Manami.

Manami:(Elle regarde à l’intérieur.)
Seulement quatre ? ! Il y en avait au moins vingt. Espèce de goinfre !

Hatta:
Hey ! Tu as aussi un sacré bon appétit. !

Komatsu:
Excusez-moi de vous interrompre, mais il reste encore un morceau de gâteau là-bas

Hatta:(Il tourne la tête.)
Où ça ?

Komatsu:(Il l’emmène vers la sortie.)
Je ferais mieux de te sortir de là avant que ton estomac prenne le pas sur ton cerveau.

Kyosuke:(Il se penche pour prendre Jingoro qui est dans les bras de Kurumi.)
Jingoro ! C’est vraiment très mal ce que tu as fait pendant la soirée. Tu as intérêt à être un bon chat à présent, tu entends ?

Jingoro:
Miaaaoooouuu(<Tout le monde s’en fout !>)

Kurumi:
C’est un chat, pas un chien.

Kyosuke:
Ok, ok. On ne peut pas parler dans cette famille. Vous feriez mieux d’y aller toutes les deux; Papa vous attends dans la voiture.

Manami & Kurumi:
Oui ! On y va. Salut, grand-frère !

Finalement, tout le monde partit comme je les accompagnai jusqu’à la porte. Cela a pris du temps, mais finalement, je réussis à être seul avec Madoka. Elle était montée passer une petite chose spéciale pour célébrer la soirée. Mon cœur battait très fort par anticipation.

J’avais tamisé les lumières, mis une musique romantique, rampé jusqu’à la cuisine pour prendre une bouteille de champagne, placée dans un seau à glace, m’assurant que tout était parfait. Je ne voulais surtout pas que quelque chose puisse gâcher cette nuit. Ayant tout préparé, je m’assis sur le sofa en attendant Madoka.

Et elle vint. Elle descendait les marches, lentement, d’une manière excitante, en parfaite synchronisation avec la musique. Drapée dans un léger déshabillé transparent noir, elle ressemblait à une tentatrice, qui m’enivrait déjà de ses charmes. C’était irrésistible. C’était une face de Madoka que les gens ne voyait que très rarement : passionnée et desinhibée. Et j’étais le seul à pouvoir obtenir cela d’elle.

On n’a pas dit un mot... c’était inutile. Nous nous sommes regardés profondément dans les yeux alors que nous dansions doucement sur les mélodies étouffées et apaisantes de Sinatra. Son parfum sensuel était envoûtant ; sa peau était douce comme la soie. Nos corps étaient en phase. Ma libido ne demandait qu’à éclater. Cela ne nous pris pas beaucoup de temps pour ‘relâcher’ notre passion lorsque son merveilleux corps tomba entre mes mains ‘expertes’.

Nous étions là, dans les bras l’un de l’autre, baignés par la clarté de la lune, profitant de ce moment de bonheur alors qu’un légère brise soufflait sur nos corps nus. L’apogée ultime pour finir cette journée spéciale.

[Dans la limousine, sur le chemin de l’hôtel Kingdom.]

Ryusei:
Je voudrais vous poser une question. Que disiez-vous, à la soirée, à propos de notre soi-disante rencontre à New York ?

Hikaru:
Ryusei-san. Je suis désolée pour les histoires que j’ai racontées. Ce n’était pas bien de vous mêler à cette histoire sordide. Mais Madoka et Kyosuke s’entendent tellement bien. Je ne voulais pas leur faire de la peine en leur apparaissant seule, détachée et désespérée.

Ryusei:
Désespérée, je ne sais pas. Mais vous êtes célibataire, n’est-ce pas ?

Hikaru:
Aujourd’hui, oui. Mais cela n’a pas toujours été le cas auparavant.

Ryusei:
Kyosuke est votre ex-petit-ami ?

Hikaru:
Comment le savez-vous ?

Ryusei:
Au cours de la soirée, j’ai eu le privilège de rencontrer deux de vos anciens camarades de classe qui m’ont raconté tous les détails de votre ancienne relation. J’ai dû être un peu maladroit de rencontrer Kyosuke Kasuga étant donné la situation. Vous avez dû tenir vraiment beaucoup à lui pour exécuter toute cette manœuvre.

Hikaru:
Oui, et j’ai encore des sentiments pour lui. Mais j’essaie de ne pas les montrer.

Ryusei:
Alors vous leur avez dit que vous aviez une relation avec moi depuis l’an passé ?

Hikaru:
Et bien, vous étiez le seul choix possible. Vous avez été à New York et vous êtes un bon agent, n’est-ce pas ?

Ryusei:
Oui, c’est vrai. Quoi qu’il en soit, je ne l’ai pas vu arriver. Je dois vous en féliciter, même. C’était une bonne mise ne scène. Je n’aurais jamais pu élaborer un tel plan.

Hikaru:(irritée)
Vous vous moquez de moi ?

Ryusei:(cachant son fou-rire)
Non, non. J’aime les bonnes histoires comme tout le monde. Je donnerai le change aussi longtemps que vous me le demanderez. Mais vous devez savoir que tôt ou tard, ils finiront par découvrir la supercherie. Cela finit toujours comme ça dans les films.

Hikaru:(cassante)
Je m’en préoccuperai plus tard. Pour l’instant, j’ai des choses plus pressantes à m’occuper. Comme l’audition de demain.

Ryusei:
Vous avez raison ! Vous devez économiser toute l’énergie qu’il vous reste. Cette petite histoire a dû vous fatiguer.

Elle acquiesce d’agrément.

Ryusei:
Voici un conseil pour votre problème qui a marché pour moi dans le passé : engagements détachés. Cela peut paraître un peu froid mais c’est apparemment le parfait arrangement. Vous décidez qui rencontrer et avec qui s’amuser. Vous vous rencontrez lorsque vous en sentez le besoin et vous rencontrez d’autres gens le reste du temps. Ou si vous voulez être seule, c’est aussi bien. Il n’y a ni jalousie, ni animosité. Pas d’attache émotionnelle. Aucune pour que votre cœur soit brisé. Sain et propre. La tendance populaire des années 90. Cela comble mes besoins parfaitement.

Hikaru:
Je ne crois pas qu’une telle chose puisse jamais marcher. Seulement quelqu’un de désespéré pourrait accepter cela. Croyez-moi, je parle par expérience.

Ryusei:
Bien sûr, je ne vous impliquerai pas dans mon cercle.

Hikaru:(froide)
Et pourquoi pas ? Je ne suis pas assez bien pour vous ?

Ryusei:
Non. J’ai pour habitude de ne pas mélanger le travail et le plaisir. Rien de personnel. Vous êtes une jeune fille très attirante, et si je n’en savais pas autant, je vous l’aurais sûrement proposé. Mais vous avez vos propres problèmes à régler et je respecte ça.

Hikaru:
J’apprécie votre honnêteté. Au fait, combien avez-vous de belles demoiselles dans votre cercle ?

Ryusei:(penaud)
Trop pour m’en rappeler. J’ai perdu le compte.

Hikaru:
Et modeste avec ça !

Ryusei:
Et combien en avez-vous attrapé, de votre côté ?

Hikaru:
Trois exactement. Ni plus, ni moins.

Ryusei:
Bien. Au mois je livre bataille avec une combattante expérimentée. Bienvenue dans la guerre de l’amour. (Il lève son verre.) À l’amour !

Hikaru:(Elle lève son verre, trinque avec lui et lui renvoie son sourire.)
Bien dit !

[Discussion sur l’oreiller.]

Des vêtements éparpillées à travers la pièce indique la nuit sauvage de passion qui vient de se dérouler. Kyosuke et Madoka sont serrés l’un contre l’autre, sa tête posée sur son torse.

Madoka:
Cela a été une nuit merveilleuse, n’est-ce pas ?

Kyosuke:
Un jour vraiment spécial que je ne suis pas près d’oublier.

Madoka:
Je suis si contente de voir Hikaru enfin heureuse.

Kyosuke:
Si je puis dire. Son visage n’a jamais rayonné avec une telle intensité.

Madoka:
Elle est toujours la même.

Kyosuke:
Mais elle a un peu changé.

Madoka:
Qu’est-ce que tu veux dire ?

Kyosuke:
Vivre à New York et être exposé à toute cette culture occidentale change les gens. Cela affecte leur vision et leur approche.

Madoka:
Je l’ai aussi remarqué. Elle a l’air de mieux se contrôler dans ses manières. Certainement que da personnalité et son étiquette sont plus affinées.

Kyosuke:
Je me demande pourquoi elle sort avec ce type.

Madoka:
Tu veux dire Haroken ?

Kyosuke:
Oui. Il ne semble pas agir ou même s’habiller normalement. Je parie qu’il a plein de secrets. Caché derrière ces lunettes de soleil. Et tous ces poils. Ce n’est pas un comportement pour un gentleman respectable.

Madoka:
Un gentleman ? Où ? Je n’en vois aucun !

Kyosuke:
Madoka !

Madoka:
Je te taquine. Tu as l’air tendu au sujet de Ryusei. Tu as dû faire une mauvaise expérience avec lui. J’admets que ma première impression de lui n’était pas très bonne. Mais il peut être charmant et suave quand il faut. Il veut même m’engager !

Kyosuke:
T’engager ? Pourquoi ?

Madoka:
Il veut me charger de l’orchestration musicale pour une pièce sur laquelle il travaille.

Kyosuke:
Tu ne comptes pas accepter, n’est-ce pas ?

Madoka:
Pourquoi pas ? C’est une bonne opportunité. Cela me permet de poursuivre d’autres options dans ma carrière de compositrice. Je ne compte pas rester l’humble et inconnue compositrice d’Hayakawa pour toujours, tu sais.

Kyosuke:
Alors tu as déjà pris ta décision ?

Madoka:
J’ai dit à Ryusei que j’avais besoin de temps pour en discuter avec toi. Alors qu’est-ce que tu en penses ?

Kyosuke:
Franchement, je n’aime pas l’idée que tu travailles avec ce type. Mais si c’est vraiment ce que tu veux, je ne m’y opposerai pas. Je vais lui laisser le bénéfice du doute dans ton intérêt.

Madoka:
Oh merci Kyosuke. Je savais que tu comprendrais. Et Ryusei n’est pas aussi mauvais que tu le crois. En fait, J’ai une impression familière envers lui.

Kyosuke:
Ah bon ? Je croyais que tu ne le connaissais pas ?

Madoka:
Je ne le connais pas. (Elle a un petit rire nerveux.) Mais rappelle-toi quand Jingoro lui a sauté dessus. Il a presque perdu ses lunettes dans la chute, et j’ai pu avoir un aperçu de son visage. Il y a quelque chose à propos de ses yeux qui me rappelle quelque chose mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.

Kyosuke:
C’est marrant que tu dises ça. Mon père a dit la même chose. Il a dit que c’était des yeux ‘mélancoliques’.

Madoka:(Elle baille.)
Cette discussion m’ennuie. Je veux encore un peu d’action Superman !

Kyosuke:(Il se tourne vers elle.)
Oh Madoka…

[Pendant ce temps, à l’hôtel Kingdom.]

Ryusei:
Je vous ai pris une réservation dans le même hôtel. Cela vous convient-il ?

Hikaru:
Oui, c’est très bien. Je ne voudrais pas être un fardeau plus longtemps pour vous. Et bien, bonne nuit. Je vous vois demain.

Ryusei:
Attendez ! Je vous accompagne. Je dors aussi à l’hôtel cette nuit.

Hikaru:(apparemment choquée)
Quoi ?

Ryusei:
Oui. Les déménageurs ont pris du retard dans l’aménagement de ma nouvelle résidence. Alors je dois rester à l’hôtel pour quelques jours.

Hikaru:
Vous avez fait une réservation pour deux chambres n’est-ce pas ?

Ryusei:
Evidemment. Pour qui me prenez-vous ? Je ne suis pas aussi pervers que vous le croyez.

Hikaru:
Je n’ai jamais dit que vous l’étiez.

Ryusei:
Bien. Maintenant que la chose est réglée, allons nous coucher. Une longue journée nous attends demain. (Ils sortent tous les deux de la voiture.) #1, #2. Prenez nos bagages.

#1 & #2:
Bien sûr, patron !

Ils entrent dans l’hôtel. Dans le couloir, Ryusei quitte brusquement Hikaru et se dirige vers la statue de Bouddha de la fontaine.

Hikaru:
Que fait-il ?

#1:
Il me semble qu’il prie.

#2:
Paumes jointes. S’incline une, deux trois fois. Oui. Il est bien en train de prier.

Hikaru:
Je ne savais pas qu’il était croyant.

#1:
Il ne l’était pas auparavant. Mais tout a changé après l’accident.

Hikaru:
De quel accident parlez-vous… ? ? ?

Ryusei:
Me voilà. Désolé de vous avoir fait attendre. Je devais juste faire mes respects à Bouddha. Je ne suis pas dévot, je suis extrêmement superstitieux. Je voulais juste envoyer une petite prière là-haut pour bénir notre rencontre à Tokyo. Bien ? Pourquoi restez-vous ici ? Allons-y !

[Dans la chambre d’hôtel.]

Les bagages ont déjà été défaits et tout le monde est dans sa chambre respective.

Lorsque je m’allongeai sur mon lit, les mains derrière la tête, je pris le temps de réfléchir sur les évènements de la soirée. Pour en revenir au souhait que j’avais fait le matin, je me demandai si quelqu’un ici essayait de me dire quelque chose. Est-ce que Ryusei Haroken est mon Prince Charmant ? J’espère que non. Malgré sa bonne nature, Il ressemble plus à la Bête qu’au Prince. Il trompe souvent les gens avec son style rugueux. On croirait qu’il a une face cachée, une panthère tapie prête à sauter sur une innocente victime. Et il n’est définitivement pas mon type. Je le connais très peu et il semble trop vieux pour moi. Mais il a cet air mystérieux, similaire à cet homme dans mes rêves. Peut-être ai-je été trop dure avec lui. Je devrais peut-être lui donner une chance. En plus, beaucoup trop de choses étranges se sont produites depuis que je suis avec lui; cela doit être un bon signe. Au mois, je devrais essayer d’en savoir plus.

Toute cette activité surnaturelle me rappelle mes années d’école. À cette époque, j’étais une délinquante juvénile. J’étais un garçon manqué coriace. Madoka et moi… Pourquoi étions nous les terreurs de l’école ? Nous étions probablement un genre de demi-sœurs comme dans Cendrillon, maintenant que j’y pense. Nous étions deux garces avec qui personne voulait avoir à faire. Je n’étais sûrement la Hikaru souriante, douce et innocente que je suis devenue plus tard. Tout ça grâce à Kyosuke. On peut dire qu’il a réussi à nous sauver toutes les deux du chemin de la corruption et de la délinquance.

J’avais tout d’abord pensé que j’étais prédestinée à être avec Kyosuke. Après tout, notre première rencontre n’avait certainement pas été normale. Il courrait et m’avait renversée dans le couloir. Mais dans la chute, il m’avait accidentellement embrassée. Un baiser innocent, qui libéra le charme sur moi et mit fin à mon tempérament de mauvaise fille. Plus comme la Belle au Bois Dormant avait été réveillée par le baiser de son Prince après des siècles de sommeil. Et pour couronner le tout, je l’ai surpris en train de réussir un panier impossible depuis l’autre côté du terrain de basket. J’étais persuadée que nous étions faits l’un pour l’autre. Je n’aurais jamais pensé que notre relation finirait en un amour impossible.

J’avais changé radicalement d’apparence et de comportement pour mon Chéri. J’avais pensé que c’était ce qu’il désirait comme petite amie. Douce, gentille et adorable. Bien habillée et à la mode. Tournant sans arrêt autour de lui. Passant tout son temps avec lui. Je ne lui ai jamais rien demandé en retour sinon de l’affection. Mais c’était trop pour lui, comme je l’appris plus tard.

J’avais remarqué le même changement graduel chez Madoka. Elle abandonnait peu à peu son comportement immoral. Il semblait que Kyosuke faisait ressortir chez elle ses bons côtés. Si j’avais su que nous entrerions en compétition pour le même prix.

Je ne regrette pas pour autant ce qui s’est produit entre Kyosuke et moi. J’aurais dû le savoir. J’ai dû être trop agressive envers Kyosuke, l’effrayer. En plus, j’avais senti que quelque chose de bizarre se passait entre Kyosuke et Madoka. Comme s’ils me cachaient quelque chose. J’avais refusé de voir la relation spéciale qui grandissait entre eux deux juste sous mes yeux ! Je l’avais pressenti depuis le début, quand il m’avait semblé que Kyosuke et Madoka finiraient ensemble à tous les évènements spéciaux et que je me retrouverait seule ou bien avec Yusaku. J’étais aveugle sur le fait que Kyosuke me regardait comme sa ‘petite sœur’. Comme une enfant, j’ai essayé de me ‘battre’ pour mon homme. Mais toutes mes tentatives échouèrent, et finalement, mon cœur fut brisé. Le temps a passé, mais la peine est toujours dans mon cœur.

En ajoutant la tragédie de mon autre amour, je n’ai jamais plus été la même depuis. J’ai dû m’enfuir très loin pour échapper à mes problèmes affectifs. J’ai pensé que New York serait un nouveau départ pour moi. Mais depuis, je n’ai pas eu de chance avec chacune de mes aventures. Même pire, j’ai régressé vers mes vieux démons. Je peux insulter quelqu’un quand on me provoque, ce qui arrive fréquemment, en vivant parmi les habitants de cette ville. Je peux presque ‘mentir, tricher et voler’ comme Scarlett O’hara si le besoin en est pour survivre dans cette jungle. C’est une ville qui fait ressortir les mauvais côtés qui sont en vous.

J’étais presque contente de ne pas retourner à New York si tôt. Quelques temps d’absence ont dû me donner une nouvelle appréciation de cette ville. Et malgré tous ses défauts, c’était tout de même la ville de toutes les opportunités pour la danse que je le veuille ou non. Et si je veux faire une grande carrière, je n’ai pas le choix.

Quoi qu’il en soit, comme l’a dit Ryusei, j’ai besoin de donner quelque chose pour que les directeurs artistiques aient une raison de s’intéresser à moi. Et décrocher un rôle dans cette pièce pourrait bien être ma chance… C’est pourquoi j’espère faire de mon mieux à l’audition de demain.

D’accord Hikaru. Assez parlé pour ce soir. C’est l’heure d’aller dormir. Tu as besoin de repos pour bien faire demain. Bonne nuit !

[Le matin suivant… Maison Ayukawa 9h00]

Je fus réveillé par l’odeur du petit-déjeuner. Je regardai autour de moi. Madoka s’était déjà levée et me préparait le petit-déjeuner. Une pyramide d’oranges avait été construite sur le piano. Sous les couvertures, j’était encore nu sur le sofa.

Madoka portait un peignoir blanc et m’apporta quelques-unes de ses concoctions culinaires.

Madoka:
Bonjour Kyosuke !

Kyosuke:
Bonjour Madoka. C’est pour moi tout ça ?

Madoka:
Oui ! J’ai préparé tout ça pour toi. Tu dois être mort de faim, spécialement avec l’épreuve que tu viens de subir. Tout ce que tu préfères. Mais tu dois y manger vite, et être lavé et habillé rapidement.

Kyosuke:
Pourquoi ? Pourquoi cette agitation ?

Madoka:
J’ai téléphoné à Hayakawa tôt ce matin, et j’ai appris l’endroit où Hikaru va passer son audition. Je veux que nous allions la supporter tous les deux. Essaie de tout manger. Je monte m’habiller.

Kyosuke:
Oui m’man ! Je m’en voudrais de laisser ne serait-ce qu’une miette de ta cuisine !

[Pendant ce temps, dans l’appartement de #1 et #2...]

On voit un appartement en désordre. Comme la plupart des habitations d’hommes, il y a des vêtements, des magazines et des emballages de nourriture éparpillés. On entend la chanson :’A Hard Day’s Night’.

#2:(sortant de la salle de bain)
Je suis crevé ! C’est de ta faute !

#1 émet un grognement et se tourne dans le lit.

#2:
Hey, tu m’entends ? (Il pénètre dans la chambre de #1.) Encore en train de dormir ? (Il regarde sa montre.) Hey ! Lève-toi ! Il est déjà 9h20 !

#1 grogne mais continue à dormir.

#2:(Il le secoue violemment.)
Il est out. (Il regarde la guitare posée près de lui.) Je savais qu’on n’aurait pas dû jouer aussi tard hier soir. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Partir sans lui ?

Il passe innocemment son doigt sur les cordes de la guitare.

#1:(Ses yeux s’ouvrent instantanément, se lève rapidement et met #2 à terre avec un mouvement de karaté.)
Ya !

#2:
Euh… Qu’est-ce que tu fais ? C’est moi, tu te rappelles ? Ton pote…

#1:(Il secoue la tête pour se réveiller.)
Oh… oui, c’est toi. Mais qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ? Et qu’est-ce que tu fabriques avec ma guitare ? J’ai cru que quelqu’un essayait de la voler.

#2:
<Je l’ai secoué tant que j’ai pu et cela ne l’a pas réveillé. Et maintenant, il m’a suffit de toucher quelques cordes… Quel type bizarre !>

Je n’avais aucune intention de prendre ta précieuse guitare. J’essayait juste de te réveiller. Et je crois que ça a marché, non ? T’es debout maintenant !

#1:
Oui, je crois que ça a marché. Mais ne touche plus à ma guitare, d’accord ? J’ai eu du mal à ce qu’elle sonne juste. Je ne voudrais qu’une seule corde se désaccorde.

#2:
Je m’en souviendrai. À présent, ça t’ennuierait de relâcher ton étreinte que je puisse me lever ?

#1:
Oh, ça ? Désolé pour le traitement. C’était juste un réflexe naturel.

#2:
Oui, oui. Garde ça pour plus tard. On doit partir dans pas longtemps. On doit passer prendre Mademoiselle Hiyama à son hôtel à 10h00 pour son audition à 10h30. Le boss ne sera pas content si elle est en retard à cause de nous.

#1:(toujours un peu endormi.)
Très bien. Mais d’abord, je vais aller prendre une longue douche bien chaude.

#2:
Euh… Ça ne va pas être possible… parce que… En fait, j’ai utilisé toute l’eau chaude.

#1:
Tu as fait quoi ? Mais… Hey ! Reviens ici ! (Il le pourchasse à travers l’appartement.) Je vais te mettre par terre à nouveau !

#2:(tournant en rond autour du lit pour ne pas se faire attraper)
T’avais qu’à te lever en premier lorsque le réveil a sonné. Et tu ne pourras pas m’attraper !

[Pendant cette scène un peu folle, Hikaru prend sa douche dans sa chambre d’hôtel.]

Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Mon dieu, que je suis nerveuse ! Ce n’est qu’une audition, pas vrai ? Si je ne décroche pas le rôle, je n’aurai qu’à rentrer à New York. Mais pourquoi suis-je si anxieuse ? Est-ce le fait d’avoir vu mes amis hier soir qui me met dans cet état ? Avant, je n’avais rien à perdre. Mais maintenant, j’ai l’impression que je vais abandonner tous ces gens si je ne réussis pas. Cette pensée m’effraie. Et tout le monde est au courant. Qu’est-ce que je vais faire ? Oh, je suis désemparée. Pourquoi ai-je laissé Ryusei m’embarquer dans tout ça ? Je parie que c’est Madoka qui a demandé à Hayakawa de pousser Haroken à m’offrir cette chance. Je dois mettre un terme à tout ça avant d’être dépassée.

[Cinq minutes plus tard]

Hikaru porte un peignoir blanc.

Elle appelle la réception.

Hikaru:
Allô ? Oui. Bonjour ! Je me demandais si vous pouviez me passer la chambre de M. Haroken… Quoi ?… Il est déjà parti ? Je vois… Merci beaucoup. Au revoir.

Elle raccroche le combiné.

Je pense qu’il n’y a plus moyen de l’éviter…

Elle regarde sa montre.

Je ferais mieux de m’habiller avant d’être en retard.

[Dix minutes plus tard.]

Coup de fil de la réception de l’hôtel

" Oui ?… Il y a deux personnes qui sont venues me chercher ? Oui, merci de m’avoir prévenue. Dites-leur que j’arrive tout de suite. "

[Cinq minutes plus tard.]

#1:
Bonjour, Mlle Hiyama. Vous êtes prête à partir ?

Hikaru:
Prête ou non, allons-y ! Ça me démoralise de passer encore par toute cette routine. J’espère que les choses iront mieux cette fois.

#2:(situé à sa droite)
J’espère que vous obtiendrez le rôle. Vous êtes tellement sympathique. Cela fait longtemps que l’on a pas eu une femme aussi plaisante travaillant parmi nous.

Hikaru:
Je suis flattée. Merci de votre attention.

#2:
N’oubliez pas aussi de faire un offrande à Bouddha. Vous avez ce que le patron a dit : Ne jamais laisser passer une chance d’améliorer son karma.

Hikaru:
Vous avez raison. Merci de me le rappeler.

Elle marche en direction de la fontaine.

#1:(à #2)
Elle a l’air de bonne humeur aujourd’hui.

#2:
Ce doit être le trac. Elle est peut-être si terrorisée qu’elle ne veut pas qu’on le sache.

#1:
Oui, tu as sans doute raison. La voilà qui revient.

Ils montent dans la limousine et s’en vont.

[10h15]

Kyosuke:
Tu es sure que c’est le bon endroit ? Elle n’est pas encore là.

Madoka:
Je suis sure. Hayakawa m’a dit que son audition avait lieu ici. Il fait partie des juges qui vont l’auditionner.

Mitsuru arrive dans le hall.

Madoka:
Salut Mitsuru. Tu peux nous aider ?

Hayakawa:(Il se tourne vers Madoka.)
Ah, Madoka-san. Et Kyosuke-san. Je pensais bien vous trouver ici.

Madoka:
Sais-tu par hasard où se trouve Hikaru ?

Hayakawa:
Je me posais la même question. J’ai été délégué par Haroken pour l’accueillir. Il avait peur qu’elle se perde dans le bâtiment. Mais je n’ai pas encore eu la chance de la trouver. Elle ferait mieux d’arriver si elle sait ce qui est bon pour elle. Les juges n’aiment pas le retard. Personnellement, je ne lui en tiendrais pas rigueur.

Kyosuke:
Alors, tu es l’un des juges ?

Hayakawa:
Oui, pour la deuxième fois. Ryusei, Nagasi, moi et deux autres personnes. Ne vous inquiétez pas pour une chose : mon vote lui est déjà acquis.

Madoka:
Hayakawa ! Vraiment ! Je ne pensais pas que tu ferais une chose pareille. J’espère que Hikaru ne t’a pas entendu dire ça. Elle penserait que tu fais ça à cause de moi.

Hayakawa:
C’est vrai. Mais je sais aussi parfaitement ce qu’elle vaut. C’est une danseuse pleine de talents. Comme j’ai déjà voté une fois pour elle, je ne vois pas pourquoi je ne recommencerais pas. À moins qu’elle ne se plante vraiment. Alors pas besoin de vous inquiéter. Je vous promets d’être objectif. D’accord ?

Kyosuke:(apparemment ennuyé que Hayakawa parle à Madoka)
Euh, tu n’aurais pas quelque chose à faire ?

Hayakawa:
Oui, tu as raison ! Merci de me le rappeler. Bien, je ferais mieux d’y aller. Si vous croisez Hikaru, dites-lui de prendre la porte au fond du hall pour accéder à la scène. Souhaitez-lui bonne chance de ma part.

Madoka:
Je lui dirai. Merci de ton aide.

Hayakawa:
Pas de problème.

Il disparaît par les escaliers.

[Dans la limousine…]

#1:
Mince ! Déjà 10h20. Saleté d’embouteillage. On n’y sera jamais à temps.

#2:
Je t’avais dit de te dépêcher. Qui ne s’est pas réveillé à l’heure ?

#1:
En parlant de ça, tu as interrompu un rêve merveilleux.

#2:
Oui ? Et alors ?

#1:
C’était une prémonition de ton futur rendez-vous avec les jumelles. Je vous regardais caché derrière un arbre, tous les deux assis sur un banc dans un parc. Tu semblais bien te débrouiller jusqu’à ce que tu la touches malencontreusement…

Hikaru:
Ahem ! Excusez-moi, mais je pense que nous ferions mieux de nous concentrer sur cet embouteillage. Je vais téléphoner à Ryusei pour le prévenir que nous aurons un peu de retard.

#1:
Désolé de vous avoir ennuyée avec notre petite discussion, Mlle Hiyama. Nous ne recommencerons plus. Pas vrai ? (Il donne un coup de coude à #2.)

#2:
Parfois, je ne comprends pas tout ce que tu dis.

#1:
Manque de sommeil. Besoin de plus de caféine ce matin.

#2:
Hein ?

[10h35]

Juge #1:
M. Haroken. J’ai un emploi du temps vraiment très chargé ! J’ai un rendez-vous à 11h30, et je ne voudrais pas le rater, si possible. Combien de temps devrons-nous encore attendre ?

Juge #2:
Je déteste attendre. Je suis venu uniquement pour vous rendre service.

Ryusei:
Du calme, messieurs. Juste quelques minutes de plus. Ne vous inquiétez pas. Vous serez récompensés pour votre temps et vos efforts. La patience est une vertu, vous savez.

Juge #1:
Et le temps, c’est de l’argent ! Votre danseur a intérêt à être très bon pour nous avoir fait attendre si longtemps.

Nagasi vient se placer entre le deux juges et mets ses bras autour d’eux.

Nagasi:(d’une voix sensuelle)
Messieurs ! S’il vous plaît ! Montrez un peu de patience. Au lieu de perdre du temps, pourquoi ne venez vous pas avec moi boire un breuvage spécial ? Je l’appelle ‘Hotola’.

Juge #1:(transpirant)
Euh… Cela me parait une bonne idée.

Juge #2:(frissonnant)
Je… je suis d’accord !

Nagasi:
Contente que vous soyez d’accord. Alors, qu’attendons-nous ? Allons-y !

Alors qu’ils quittent le bureau de Ryusei, Nagasi se retourne et adresse un clin d’oeil à Ryusei.

[10h37]

Ils sont sur le trottoir et #1 et #2 ouvrent le chemin à Hikaru. Ils sont à un pâté de maison du studio.

#2:(Il bouscule quelqu’un.)
Oups ! Désolé. Pardon. Excusez-moi.

Ils atteignent finalement le studio.

#1:
On y est finalement arrivés.

#2:
Vous n’avez qu’à traverser le hall, Mlle Hiyama et vous serez sur scène.

Hikaru:
Merci les gars !

Elle se met à courir et voit Madoka et Kyosuke au milieu du hall.

Hikaru:(parlant vite)
Salut Madoka ! Salut Kyosuke ! Je ne m’attendais pas à vous voir ici. Merci d’être venus. J’adorerais rester et discuter, mais je suis déjà en retard pour mon audition, alors si vous voulez bien m’excuser, je dois y aller. À plus tard. Salut !

Madoka:(Elle crie.)
Bonne chance Hikaru ! L’audition a lieu derrière la porte du fond.

Kyosuke:
Casse-toi une jambe !

Madoka:
On est derrière toi à 100% !

Elle disparaît de leur champ de vision.

Madoka:
Allons jeter un coup d’œil.

Kyosuke:
Je ne sais pas si ça va être possible… Je ne crois pas que le gardien là-bas ait l’air d’accord.

Madoka:
Mince ! Nous devons trouver Hayakawa ; lui nous laissera entrer.

Kyosuke:
Non, il serait trop tard. En plus, il est l’un des juges, alors il ne pourra pas nous aider. Attends ! J’ai une meilleure idée. Viens là, derrière cet arbre.

**FLASH !**

#2:
Hey ! Où est passé ce couple ? Je peux jurer qu’ils étaient dans le hall il y a une minute. Ils n’ont pas pu partir si vite !

#1:
Ce n’est pas encore un de tes amis imaginaires, j’espère  ?

Il commence à partir.

#2:(le suivant dans le hall)
Non ! Attends ! Je les ai vus ! Je le jure ! Hey ! Tu peux pas t’arrêter et m’écouter ?

[10h39]

Hikaru qui s’apprêtait à entrer sur scène, heurte Ryusei.

Hikaru:
Ryusei ? Vous allez bien ? Je ne vous avais pas vu et…

Ryusei:(Il lève la main pour l’arrêter de parler.)
Pas besoin d’explication. Allez-y maintenant. Je vais rejoindre les autres juges.

Il sort.

[10h40]

J’attendis au centre de la scène, nerveuse et apeurée. Je restai là, tranquille, dans le silence pour quelques secondes.

" Quand vous voulez ! " lança une voix.

Je tournai la tête en direction de la voix. À quelques mètres de lui, je vis Madoka et Kyosuke, cachés derrière un rideau, souriants et m’encourageant avec des gestes. Je savais qu’ils me supportaient, mais cela ne fit que me rendre un peu plus nerveuse encore. Je respirai profondément. " C’est maintenant ou jamais ", pensai-je. Je sortis un bandana rouge et le nouai autour de ma tête. Cela me calma un peu. Alors je sus que j’étais prête.

" Un, deux, un, deux, trois, quatre. "

La musique ‘Flashdance’ commence.

Je me sentis aussi légère que l’air, lorsque j’effectuai mon enchaînement. Quelques rotations ici et là, et je fus rapidement sonnée. J’avais négligé le petit déjeuner et me sentais vide d’énergie. En plein milieu de ma chorégraphie… Au fond de moi-même, je me rappelai ce qu’il m’avait dit : " Fais-le pour toi ! Ne t’inquiète pas du reste ". Combiné à l’offrande du bandana noué sur mon front, ça me donna la force de continuer. L’adrénaline afflua en moi et je me mis à voler ! Après chaque pas effectué, je gagnai en confiance. J’en étais presque à la fin quand je…

J’ai perdu mon équilibre sur le saut final ; j’étais sure de ça. Je ne suis pas tombée totalement ; je réussis à reprendre mon équilibre. Je réussis à finir, hors d’haleine et énervée. Je n’étais pas sure de ce qui s’était vraiment passé. Il me semble qu’une force mystique m’avait assez poussée pour que je retrouve mon équilibre. J’avais trébuché, mais je n’étais pas tombée. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais ce n’a pas d’importance. J’avais terminé mon audition et j’en étais heureuse.

" Merci, Mlle Hiyama. On va maintenant délibérer. On vous donnera notre décision un peu après. Vous pouvez quitter la scène à présent. "

Madoka et Kyosuke s’approchent d’Hikaru.

Madoka:
C’était super !

Elle la prend dans ses bras.

Hikaru:
Salut ! Comment avez vous réussi à vous faufiler ici ?

Kyosuke:
Oh, on a nos méthodes.

Hikaru:
Alors, qu’est-ce que vous en pensez tous les deux ? J’ai été bien ou pas ? Et je veux une réponse honnête.

Kyosuke:
C’était de la dynamite ! Tu as commencé doucement, essayant de trouver tes marques, puis une fois que tu as trouvé ton rythme, tu bougeais sans aucun effort sur le rythme. La fin a été un peu tremblante.

Hikaru:
Oui, je l’ai pensé aussi. J’ai peut-être manqué d’énergie. Je n’ai pas pris de petit-déjeuner et…

Elle met sa main sur son front et commence à s’évanouir. Kyosuke et Madoka la rattrapent juste à temps.

Kyosuke:
Hikaru ! Qu’est-ce qui ne va pas ?

Hikaru:(avec une petite voix)
Je me sens juste un petit peu faible…

Madoka:
Ma pauvre ! Tu dois être exténuée après cette super performance. On va te faire prendre un peu l’air.

Hikaru:
Merci à tous les deux.

[Dans une salle…]

Ryusei:
Alors, quelle est votre décision messieurs ?

Juge #1:
Elle est un peu trop ‘folle’ pour moi. Dans cette situation, je dirais non.

Juge #2:
Je suis d’accord. Je vote non aussi. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je dois partir.

Juge #1:
Moi aussi. Merci de nous avoir reçus.

Ils partent tous les deux.

Hayakawa:
Bon, il semble que la décision ne dépende plus que de toi, Nagasi.

Nagasi:
Alors, c’est à moi de trancher ? Ryusei. Allons discuter dans ton bureau. Attends ici cher Hayakawa, d’accord ? On ne sera pas long.

[Dans le vestibule…]

Madoka:
Ça va mieux maintenant ?

Hikaru:(sirotant un expresso)
Oui, j’ai la tête qui tourne encore un peu, mais ça va passer.

Kyosuke:
Alors, qu’est-ce que tu envisages ensuite ?

Hikaru:
En fait, je n’ai encore rien prévu. Mais je sais que si je ne suis pas retenue, je prendrai probablement le prochain vol pour New York.

Madoka:
Aie un peu plus de confiance en toi, Hikaru ! Je suis sure que tu vas l’avoir. Et tu ne comptes pas aller voir tes parents ? Ils ne t’ont pas vue depuis longtemps.

Hikaru:
Tout dépend du résultat. Je ne serais pas à l’aise vis-à-vis d’eux, si je rate. Ce serait mieux alors pour eux de ne jamais savoir que je suis venue.

Kyosuke:(d’une voix pleine de reproches)
Ça ne te ressemble pas, Hikaru-chan. Tes parents seraient heureux de te revoir, que tu aies échoué ou non. Et tu n’as que deux parents. Tu devrais plutôt les révérer et les chérir que de les éviter.

Hikaru.
Je suis désolée de te paraître insensible. Vous avez tous les deux raison. Je suis une fille ingrate. Je devrais aller les voir. Ça fait trois ans que je ne les ai pas vus. C’est juste que j’ai été très préoccupée par d’autres choses comme cette audition. Il auront un véritable choc en voyant comme j’ai changé.

Hayakawa s’approche d’eux avec un air déprimé.

Hayakawa:
Salut tout le monde. Oui, je… j’ai les résultats ici. Je suis désolé, Hikaru-san, pour tous les problèmes que tu as rencontrés, mais je suis désolé, j’apporte de mauvaises nouvelles. Tiens, voilà. (Il lui tend une feuille.) Excusez-moi, mais je dois m’en aller…

Il part précipitamment.

Madoka:
Hayakawa ! Attends !

Hikaru:
<Il a disparu et avec lui, mes espoirs de devenir danseuse.>
 
 
 

Fin du chapitre V.